120, Rue de la Gare by Malet Léo

120, Rue de la Gare by Malet Léo

Auteur:Malet, Léo [Malet, Léo]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782203399051
Google: JdbkAAAAMAAJ
Éditeur: 10-18 Grands détectives
Publié: 1943-01-01T23:00:00+00:00


DEUXIÈME PARTIE – PARIS

CHAPITRE PREMIER - REPRISE DE CONTACT

Atteindre la porte de mon domicile et la pousser ne fut pas un mince travail. Avertie de l’heure exacte de mon retour par un sixième sens, ma concierge m’attendait au pied de l’escalier. Elle me remit un paquet de lettres qui moisissaient dans sa loge depuis la fin de la « drôle de guerre », m’informa qu’elle avait fait le nécessaire en ce qui concernait l’électricité et la remise en état de fonctionnement du téléphone, etc. Force me fut ensuite d’échanger avec elle les banalités habituelles sur la captivité. Quand ce fut fait, je gravis mes trois étages d’un bond.

Je repris contact avec mon appartement plus aisément que je n’aurais cru. Je me débarbouillai, me rasai, donnai l’accolade à une vieille bouteille, fidèle amie qui m’attendait sous le lit depuis septembre 39 et me servis du téléphone.

En manœuvrant le cadran de l’automatique, je songeai qu’il était agréable de se livrer à cette opération sans avoir à exhiber un acte de naissance. Une voix interrompit ces réflexions par un impersonnel « Allo ! ».

Je dis que je voulais parler à M. Faroux. On me répondit qu’il n’était pas là, que s’il y avait une commission à lui faire on voulait bien s’en charger. Je priai la téléphoniste d’informer l’inspecteur que Nestor Burma était de retour. Je donnai mon numéro d’appel. Je n’avais pas dormi durant le voyage. Je me couchai.

Le lendemain matin, j’achetai une brassée de journaux et de revues. Toutes sortes de revues : politiques, littéraires et même de modes et de beauté. Je manifeste un certain faible pour ce dernier genre de charmante publication.

Je passai la matinée à lire, dans l’attente d’un coup de fil de Faroux. Coup de fil qui ne vint pas.

La lecture d’Elégance, Beauté, Monde m’apprit que le docteur Hubert Dorcières avait été également libéré. On lui avait fait grâce de toutes les chinoiseries inhérentes à la démobilisation du vulgaire et il était à Paris depuis plusieurs jours. Le Studio E.B.M. était heureux d’informer son élégante clientèle que l’émi- nent chirurgien, etc. Incidemment, la luxueuse revue donnait l’adresse de Dorcières. Je la notai... J’avais égaré celle de la femme de Desiles. Peut-être pourrait-il me la rappeler.

Je parcourus encore la politique générale, la politique particulière, la guerre, la rubrique du marché noir, les petites annonces, à la recherche de celle que j’attends depuis vingt ans (Maître Tartempion, notaire à Bouzigues, prie M. Burma (Nestor) de se mettre d’urgence en- rapport avec son étude au sujet de la succession d’un oncle d’Amérique), bien entendu, ne la trouvai pas et fis un paquet de toute cette paperasse. Il était midi.

J’endossai un de mes chers vieux complets prince-de-Galles (excentrique mais pas zazou), m’en fus déjeuner, rentrai, pris connaissance du courrier périmé. A deux heures, la sonnerie du téléphone retentit. Ce n’était pas Florimond Faroux, mais la voix lointaine de Gérard Lafalaise.

— Notre ami a été victime d’un léger accident qui l’immobilisera pendant quelques jours, dit-il. Il a été renversé par une des rares voitures qui circulent encore.



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